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Guillaume Siaudeau - Lettre à

Cher comité du courrier des lecteurs,


Tout ce que je vais vous dire, ce sera avec gentillesse. Une profonde gentillesse. Ce sera pour vous aider, tout simplement.


Je n'ai rien contre vous et, quoi qu'il en soit, je continuerai à vous lire. Ma meilleure copine continuera aussi à vous lire. Beaucoup de filles continueront à vous lire, ce n'est pas le problème. Mais par pitié, on n'en peut plus de vos rubriques à la con sur le vernis à ongles. On a besoin de rêver. Je veux rêver, ma meilleure copine veut rêver, et croyez-moi, on ne doit pas être les seules nanas à vouloir rêver.

Les ongles, on se les vernit une fois par mois. Une fois par mois, vous avez bien lu. Ce n'est rien dans nos vies. Une fois par mois, alors que votre revue paraît chaque semaine. Vous imaginez, 4 rubriques à la con en un mois alors que nous ne nous vernissons les ongles qu'une seule fois ?


J'espère que j'ai été bien claire. Que vous aurez compris. On ne vous oblige à rien, mais voilà ce qu'on aimerait. Voilà ce qui rendrait nos vies un peu plus douces, la mienne, celle de ma meilleure copine, et de toutes les autres filles qui ne se vernissent les ongles qu'une seule fois par mois : des vibrations.


Cordialement.


Guillaume Siaudeau



« J'ai repris la même route, dans le même sens, vers l'inconnu. L'inconnu était une belle direction. Oui, en allant vers l'inconnu, on limitait les chances de se tromper de route. » - Guillaume Siaudeau, Tartes aux pommes et fin du monde.

Admettons, l'espace d'un instant, admettons qu'un roman ce soit juste, pourquoi pas, une sorte de voiture décapotable qui roule vers la mer, voilà, et qui fait danser les cheveux (quand on en a), et qui nous aère, et qui nous fait du bien. Eh bien, si l'on file la métaphore, les romans de Guillaume Siaudeau seraient de belles Dodge avec juste ce qu'il faut de fantaisie dessus, une jolie couleur pastel, un volant souple et tendre, et des bonbons dans la boîte à gant.


J'ai rencontré Guillaume Siaudeau le 3 juin 2013, dans le quatorzième arrondissement de Paris (oh, je vous entends penser ; non je ne suis pas un grand malade qui connaît toute sa vie, minute, par minute : j'ai simplement recherché l'information dans ma boîte mail). Je connaissais déjà son blog, La méduse et le renard ; il avait lu, je crois, mon premier roman, Rester sage ; on s'appréciait déjà, par textes interposés. Le 3 juin 2013, nous avons déjeuné avec des représentants d'Interforum, tenté d'être drôles, essayé de dire du bien de nos romans respectifs (ses Tartes aux pommes et mes Fuyants, qui allaient sortir quelques mois plus tard), chaperonnés par la délicieuse Pauline et la dream team d'Alma. Guillaume m'a demandé des conseils, en aparté ; je faisais figure, à ses yeux, de vieux briscard puisque j'avais déjà publié un roman. Je lui ai rapidement fait comprendre que l'exercice d'autopromotion me plaisait tout autant qu'à lui, et que, s'il se considérait comme un jeune Padawan, je n'étais pas vraiment un Jedi. Je ne me souviens pas du repas, je me souviens simplement de m'être dit qu'il était vraiment chouette, ce type assez mal coiffé qui parlait doucement, tripotait tout le temps une de ses bagues, et fumait beaucoup.


J'ai revu Guillaume à Terville - nous avions été invités à dédicacer nos livres dans la librairie locale, estampillée Cultura. Au déjeuner, nous avons opiné du chef, de concert, lorsque le grand Manitou de la librairie nous a parlé littérature avec une grande finesse (on aurait remplacé « livres » par « yaourts », cela n'aurait pas changé grand chose). Nous avons aidé des tas de gens à trouver le rayon papeterie, le dernier Astérix, ou bien « la » pièce de la Molière (mais si, celle qui est connue, là, le titre il est long). Nous avons vendu dix romans à nous deux – ce qui n'était pas si mal, compte tenu de notre notoriété. Nous avons passé une excellente journée.


Depuis on s'échange des mails, de temps à autre. On prend des nouvelles. On s'en donne aussi, par livres interposés. J'ai même glissé un poème de Guillaume dans mon dernier roman.


Guillaume fait partie de la famille des doux, des tendres. Il est aussi délicat que les Dodge en forme de romans et les Dodge en forme de poèmes qu'il nous offre assez régulièrement, le sourire en coin, comme on tend des parts de tarte encore un peu tièdes. Un nouveau Siaudeau * pointe le bout de son nez, d'ailleurs. Octobre 2019 sera Siaudeau ou ne sera pas, et tous les jours de la semaine seront des lundis : voilà, c'est dit.


Lundi mon amour, Alma éditeur



Arnaud Dudek



Guillaume Siaudeau a écrit Tarte aux pommes et fin du monde, Pas trop saignant, La dictature des ronces, Boucle d'œil, Les chaussettes de l'âme, ces bus qui n'arrivent pas, L'inauguration de l'ennui, La vie des nombres (recueil de nouvelles) et Lundi mon amour qui paraitra en octobre de cette année.



Ces textes et photographies sont protégés par le droit d'auteur. Merci de ne pas les reproduire sans autorisation !



Lettre A

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