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  • Photo du rédacteurSabine

Alexandra Koszelyk - Lettre à


Höfn, petit port du bout du monde

Y retrouver Arnkel, son corps imberbe à la peau claire

Le goût salé de sa langue de pêcheur

Et revivre nos amitiés adolescentes ?

Mais que restait-il de nous après tant d'années ?

Le temps avait creusé nos rides,

L'armoire de nos vies était encombrée de souvenirs...

Arnkel n'était plus là, mais ses enfants avaient le même sourire


Dans les ports de l'Atlantique

Mon regard posé sur ces mâts flottants

Des envies de partir

D'entendre de nouveau le chant de la sirène

Et de plonger dans l'inconnu

Des bourrasques, des tempêtes, mais cette lumière au loin :

Ton corps, ton sourire, l'éclat de tes cheveux, à nouveau

Ultime abri

***********************


De 21 h au lever du soleil


J’écris. J’écris le théâtre d’ombres, les graines, les plantes, la création. Je renouvelle chaque jour ma rizière d’émeraudes, et ajoute à mon œuvre une nouvelle topographie. Jamais je ne me lasse, la beauté des jours oscille et apporte son prodige chaque fois transfiguré.


Je sème mes pieds dans cette boue créatrice, martèle la langue des oubliés, puis me pose et regarde les feuilles danser.


J’écris. J’écris pour toi à chacun de mes souffles. Je rends peau de chagrin les battements métronome qui nous séparent. Mes mots sont une religion païenne dont les vitraux scintillent de toi.


J’écris. J’écris pour ricocher par delà le mur de mon enfance, le retrouver intact sans ses oripeaux. J’ancre çà et là des mots qui vêtiront notre royaume aux premiers froids, comme ce tricot de laine mal dégrossie.


J’écris. J’écris pour oublier la merde du monde, les passants oubliés, les secrets, et nos mensonges de croire en l’éternité. Mes mots se font remparts cathartiques. Sans eux, je crèverai la bouche sèche et deviendrai alors comme ces hommes qui ne cessent de s’oublier dans la grisaille du quotidien.


Je plonge. Je plonge mes mains dans l’encre de mes viscères, je les regarde et perpétue leur beauté intrinsèque d’une ribambelle de croches musicales.


J’écris. J’écris parce que c’est la seule raison qui me permet d’accepter ma mortelle condition.



Alexandra Koszelyk


Blogueuse c'est ainsi que je l'ai connue au tout début, lorsque j'étais bébé sur la toile, je la suivais, elle et ses mots musicalement poétiques. Aujourd'hui elle prend en plus le chemin d'écrivaine, auteure, autrice, comme il vous plaira. Alexandra, l'était déjà avant, peut-être sans le savoir. Avec sa discrétion, cette pudeur, son talent qu'elle disséminait au gré de ses ateliers d'écriture. Chaque semaine.

Je ne lui ai jamais dit mais elle est celle qui m'a donné envie de retenter quelques gribouillages à travers ces rendez-vous en mots et en images. Elle est celle qui sans le savoir m'a permis de mettre des mots sur des sujets restés bien en-dedans. Et je ne suis sûrement pas la seule victime, non... Élève. Ce n'est pas rien, cette capacité à transmettre l'envie. D'écrire et de lire. De la lire. Car il me faut bien l'admettre, chaque lundi, c'est aussi ses mots que j'attendais. Son regard, son observation des autres, de la vie, du monde. Sa fiction qui laissait transparaître autre chose de plus personnel, de plus intime.


Je suis convaincue que nous n'avons pas besoin de connaître une personne par cœur pour se reconnaître. Il suffit d'un flair. La preuve en est. Je la connais peu. Mais elle a cette sensibilité, qu'elle cache peut-être parfois par sa discrétion, qui touche. Immédiatement et en plein cœur. Qui peut se faire commune. Elle a cette authenticité. Rare. Cette expression dans la voix qui se fait sourire ou tremblement. Cet éclat dans les yeux. Ce retrait délicat. Cette douceur. Vous comprendrez en la lisant. Par ces textes qu'elle vous offre et le prochain qu'elle offrira sur les étals des libraires. Je n'en ai lu aucun. Impatiente comme vous, j'attends le moment de la révélation.


Parce qu'elle est celle, sans trop savoir pourquoi, qu'on reconnaît. Et je suis convaincue qu'elle vous fera le même effet qu'à moi.



Amandine Cirez

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