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  • Photo du rédacteurSabine

Grégory Panaccione - Un été sans maman


« Il y a toute la place dans cette direction et toi tu vas dans le trou ? »

Derrière la vitre de la voiture, les paysages défilent laissant deviner des montagnes et de grandes plaines. La pluie tambourine et la tristesse de la séparation se devine. Une séparation le temps des vacances, quelques jours, loin de maman, un été loin de celle qui a ce sourire si tendre, chaud. Nulle parole ne s'échange, seuls les yeus parlent « s’il te plait maman, ne me laisse pas ». Alors malgré les sourires forcés, la pâquerette virevoltant dans la main, Lucie part vers ce bout d’Italie, cette terre inconnue, chez des amis de sa maman dont la langue est autre. Que faire ? Que dire ? La pluie tombe drue, l’orage menace et des inconnus restent des inconnus aux pieds de géant et à l’allure peut dégourdie face à l’enfance. Seul le chien semble heureux d’accueillir Lucie dans cet endroit reculé, cette maison de bric et de broc faite de cabanons et de brise-vents, de grillages troués. Et que dire d’endroit caché derrière la maison qui abrite un évier, un seau et un trou dans ses murs, de ces traces de pas minuscules qui partent de l'arrière cuisine et mène vers la plage attenante le terrain ? 

Au pays des contes et des fables, tous les rêves peuvent devenir une réalité. Tous. Y compris ceux dont on ne pourrait jamais croire, ceux qui parlent d’un naufrage, d’un bateau coulé à jamais au fond des abysses et dont les derniers survivants sont des poissons marchant, volant, courant sur la plage lorsque la marée joue les esprits sauvages. Car que peut-il se passer dans la tête d’une petite fille qui part quelques temps en vacances loin de sa mère, chez une famille qu’elle ne connait pas et qui semble loin d’être la famille idéale. Que faire quand l’ennui est plus fort que la joie d’être en vacances près d'une ile sauvage, déserte, mystérieuse ? Que faire lorsque remontent des flots des poissons chaussés de Doc Martens semblant chercher un ami qui aurait, semble-t-il, fugué ? Que faire lorsque des pâquerettes se déposent au fond d’un seau et invite à l’amitié ?


Grégory Panaccione a encore frappé. Son génie d’un océan d’amour s’est de nouveau renouvelé, nous invitant à retrouver notre âme d’enfance, à partir aux pays des rêves, contes et des aventures incroyables qui nourrissent l’esprit de nos jeunes années, nous gratifiant de sourires et d’énigmes sur l’improbable histoire où les poissons et les petits bonhommes « patates » sont des êtres malicieux et remplis de tendresse, d’amitié, de générosité.

On virevolte sur les flots, s’envole dans les airs, sur les branches d’un cerf-volant, traverse des bras de mer à la découverte d’une ile sauvage aux lagons translucides.  Le trait fin en noir et blanc devient lumineux laissant place aux couleurs que l’on pose nous-mêmes comme si l’imagination s’emparait de notre intelligence et laissait place à nos envies, nos aventures. On côtoie le merveilleux, le cauchemardesque, le fantasmagorique, des personnages mi-animaux, mi-hommes mi-mythologiques ou dieux chamaniques. Nulle parole et quasi bulles ne s’échangent. Tout est sujétion et laisse place à l’imagination féconde de l’enfance devenant adulte. 

Tout est beau et infiniment poétique, semblable à ces rêves que nous fabriquons et qui nous invitent à des voyages surréalistes, incroyables. L'imagination est fertile et nous donne envie d'y être encore beaucoup plus, de fabriquer notre histoire.



« On attendait plus que toi pour partir. ».


Les bulles de la semaine sont à retrouver chez dame Noukette



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